Bouclée en seulement 3 heures au lieu des 4 heures habituelles, la 48eme cérémonie des Césars, qui a eu lieu ce vendredi 24 février, a été marquée par les victoires de La Nuit du 12, l’interruption par une militante écologiste, un invité surprise, et la non-parité des nominations.
La cérémonie a débuté avec le discours osé mais excellent de Jamel Debbouze qui est parvenu à détendre une salle difficile. Grand vainqueur de cette cérémonie, le film La Nuit de 12 de Dominik Moll a remporté 6 statuettes : meilleure réalisation pour Dominik Moll, Meilleur Acteur dans un Second Rôle pour Bouli Lanners, Meilleur Espoir Masculin pour Bastien Bouillon, Meilleur Son et Meilleure Adaptation. Le long-métrage de Moll, sous la forme d’un polar, narre une enquête sur un féminicide et évoque ainsi les dynamiques complexes entre hommes et femmes.
La statuette de la meilleure actrice fut remportée par Virginie Effira pour sa performance dans Revoir Paris et celle du meilleur acteur par Benoît Magimel pour son rôle dans Pacifiction : Tourment sur les îles. Part ailleurs, Louis Garrel, Tanguy Viel et Naïla Guiguet ont remporté le César du meilleur scénario et Noémie Merléant celui de la Meilleure Actrice dans un Second Rôle pour l’Innocent, palmarès décevant aux vues des nombreuses nominations de ce film.
À 21h15, la cérémonie fut interrompue par une militante écologiste portant un t-shirt citant « We have 751 days left » (nous n’avons plus que 751 jours), ce qui a provoqué une interruption du programme le temps de l’escorter hors de la salle. Cette interruption a été critiquée car elle aurait pu être moins radicale et accueillie d’une manière plus aimable.
L’acteur Brad Pitt était l’invité surprise de la soirée et a remis le César d’Honneur à David Fincher avec lequel il a travaillé à plusieurs reprises, le remerciant notamment pour le rôle qu’il lui avait accordé dans Fight Club, film qui a contribué à la propulsion de l’acteur au succès hollywoodien.
On retiendra enfin que cette cérémonie a été décevante en termes de parité, avec seulement 26% de nominations chez les femmes cette année. Cette inégalité persiste depuis la création de cet évènement, en 1976, notamment dans la catégorie de la réalisation pour laquelle aucune femme n’a été nominée cette année. En effet, dans cette catégorie, les femmes ne représentent qu’en moyenne 10% des nominations depuis 1976. La parité au niveau des nominations avait presque été atteinte en 2016, 2017 et 2022, mais ne semble pas se maintenir. De manière générale, les femmes sont ainsi sous-représentées, sous-nominées et moins victorieuses que les hommes, malgré leur présence qui ne fait qu’accroitre dans l’industrie, soulignant ainsi la persistance des inégalités hommes/femmes.
Palmarès complet de la cérémonie (Le Monde) :
Meilleure actrice : Virginie Efira, dans Revoir Paris
Meilleur acteur : Benoît Magimel, dans Pacifiction. Tourment sur les îles ;
Meilleure actrice dans un second rôle : Noémie Merlant, dans L’Innocent
Meilleur acteur dans un second rôle : Bouli Lanners, dans La Nuit du 12 ;
Meilleur espoir féminin : Nadia Tereszkiewicz, dans Les Amandiers ;Meilleur espoir masculin : Bastien Bouillon, dans La Nuit du 12 ;
Meilleur scénario original : Louis Garrel, Tanguy Viel et Naïla Guiguet, pour L’Innocent ;
Meilleure adaptation : Gilles Marchand et Dominik Moll, pour La Nuit du 12 ;
Meilleure musique originale : Irène Drésel, pour A plein temps ;
Meilleur son : François Maurel, Olivier Mortier et Luc Thomas, pour La Nuit du 12 ;
Meilleure photo : Artur Tort, pour Pacifiction. Tourment sur les îles ;
Meilleur montage : Mathilde Van de Moortel, pour A plein temps ;
Meilleurs costumes : Gigi Lepage, pour Simone, le voyage du siècle ;
Meilleurs décors : Christian Marti, pour Simone, le voyage du siècle ;
Meilleurs effets visuels : Laurens Ehrmann, pour Notre-Dame brûle ;
Meilleure réalisation : Dominik Moll, pour La Nuit du 12 ;
Meilleur film de court-métrage d’animation : La Vie sexuelle de mamie, réalisé par Urska Djukic ;
Meilleur film de court-métrage documentaire : Maria Schneider, 1983, réalisé par Elisabeth Subrin ;
Meilleur film de court-métrage de fiction : Partir un jour, réalisé par Amélie Bonnin ;
Meilleur film d’animation : Ma famille afghane, réalisé par Michaela Pavlatova ;
Meilleur film documentaire : Retour à Reims [Fragments], réalisé par Jean-Gabriel Périot ;
Meilleur premier film : Saint Omer, réalisé par Alice Diop ;
Meilleur film étranger : As Bestas, réalisé par Rodrigo Sorogoyen ;
Meilleur film : La Nuit du 12, réalisé par Dominik Moll ;
César d’honneur : David Fincher.
Tiphaine Gourgues
Sources :
Photo de couverture: https://www.nicematin.com/detente/cesar-2023-le-sacre-de-virginie-efira-la-surprise-brad-pitt-et-la-nuit-du-12-que-lon-nattendait-pas-vraiment-830402
https://www.lepoint.fr/cinema/cesar-2023-decouvrez-les-principaux-laureats-24-02-2023-2509951_35.php