Après la victoire des Talibans en Afghanistan, les femmes ont été les premières victimes du nouveau régime, qui leur a enlevé les droits qu’elles avaient acquis suite au changement de gouvernement en 2001. Les restrictions se renforcent, faisant reculer les droits des femmes dans le pays.
Le 15 août 2021 les Talibans ont repris le pouvoir en Afghanistan et la vie des femmes a changé drastiquement. En 2001, la chute du régime taliban avait été une libération pour les femmes de cet emprisonnement que les Talibans avaient créé pour elles. Les femmes pouvaient travailler librement, avaient accès à tous les niveaux d’éducation et étaient valorisées dans la société. Cependant, le retrait des troupes américaines a permis aux Talibans de reprendre le pouvoir, forçant l’ex-président Ashraf Ghani à quitter le pays. Pour les femmes, cela signifie un retour des restrictions, qui ne font qu’empirer au fil du temps.
Ces nouvelles règles incluent : les femmes ne peuvent pas voyager à plus de 72 kilomètres de chez elles à moins d’être accompagnées d’un proche masculin. Beaucoup de femmes ne peuvent plus travailler, en particulier les positions où les femmes apparaissent publiquement comme les journaux télévisés. Les filles de plus de 12 ans ne peuvent plus aller à l’école. A l’université, la séparation entre étudiants et étudiantes devient plus marquée. Il est interdit de diffuser des séries télévisées montrant des femmes. De plus, la burqa ou le voile sont obligatoires et les femmes sont refusées dans tout véhicule public si elles ne portent pas un des deux. Cette liste de règles n’est qu’une petite fraction des changements qui leur sont imposés et montre la détermination des Talibans d’affaiblir l’émancipation des femmes.
Toutes ces conditions amènent les femmes à protester, comme sur les réseaux sociaux avec le mouvement #DoNotTouchMyclothes où les femmes postent des photos d’elles avec des vêtements colorés traditionnels Afghans. Samira, une étudiante à l’université de Kaboul, a dit dans une interview sur The Guardian après avoir posté une photo d’elle sur Twitter: “Les talibans sont déja entrain de prendre les droits de la femme, je n’ai donc rien a perdre, je peux soit rester enfermée dans ma maison soit me battre, même si je risque ma vie ou s’ils me tuent, c’est mieux que de rester silencieuse.” De plus, une étude de la BBC a annoncé que plus de 220 femmes sont actuellement en train de vivre en clandestinité à cause de l’augmentation du niveau de violences de la part des hommes. “Mon frère est mon ennemi et mon époux est mon ennemi » déclare une jeune femme. Ce commentaire montre la gravité de certaines situations familiales qui sont apparues suite à la victoire des Talibans et la nécessité d’aider les femmes confrontées à ce genre de situation.
De plus, toutes ces règles réduisent l’accès des femmes aux soins médicaux en raison de la diminution d’aide internationale et le départ des Occidentaux. Les femmes ne trouvent que des aides dans la capital de Kaboul mais avec la nouvelle règle de 72 kilomètres l’affaire se complique. Certaines sont coincées et ne reçoivent pas d’aides médicales suffisantes, en particulier les femmes enceintes. Ceci est confirmé par Zahara qui déclare dans le journal Libération qu’elle n’avait accès ni à un hôpital ni à un médecin pour l’accouchement de ses enfants dans sa ville et a dû aller jusqu’à Kaboul. Les femmes font appel à la communauté internationale mais avec la domination des Talibans, l’aide extérieur est difficile à obtenir.
Leur seul espoir est que les Talibans sont en train de pousser pour être reconnus internationalement et pour collaborer avec d’autres pays. Ceci pourrait les influencer et les amener à changer leur façon de faire, rendant plus de liberté aux femmes. Cette théorie est très optimiste et a malheureusement peu de probabilité de se produire. Des associations comme Amnesty International sont donc actuellement en train de tout faire pour améliorer la situation des femmes mais aucun progrès n’a encore été sécurisé. L’espoir reste dans le cœur des femmes qui se battent pour regagner leurs droits et revoir un jour un pays sans inégalité entre les genres.
Alessandra Suar