“Il ne s’agit pas de chercher la source d’inspiration mais la source de vie, même si c’est souvent un peu la même chose”, conseille Gilles aux deux personnages principaux de La Cassette. Dans ce court-métrage de 33 minutes, deux amis coincés dans une routine et un confort quotidien décident de se lancer un défi : participer au concours d’un célèbre réalisateur, Jean Polard, et écrire un scénario en trois mois. Accompagnés du « troisième mousquetaire”, une jeune fille rencontrée lors d’une soirée à Paris, ils s’exilent alors à la campagne d’où ils travaillent d’arrache-pied pour tenter de réaliser leur rêve : voir leur film produit par Jean Polard et débuter une carrière dans le cinéma. Mais l’inspiration ne semble pas être au rendez-vous, et le séjour des trois amis se déroule plutôt au rythme de séances de bronzage, de pêche et de baignade, tandis que leurs nuits se composent d’alcool et de musique plutôt que de sommeil ressourçant. Finalement, c’est cette phrase de Gilles qui semble changer la donne : et s’ils n’avaient simplement pas cherché au bon endroit ? Pris d’un nouvel élan, les deux amis réussissent à terminer leur scénario à temps en deux semaines. Après être passés devant un jury pour présenter leur projet, ils reçoivent la réponse tant attendue…
A l’occasion du festival Nikon, vous avez sûrement vu passer beaucoup de courts-métrages dans vos stories instagram, alors comme tout le monde vous en avez peut-être ras le bol ; c’est compréhensible. Seulement, le court-métrage La Cassette est un peu différent : non seulement parce qu’il n’a pas fait l’objet d’une participation à ce festival et qu’il est donc bien plus long que ces derniers, mais aussi par son intensité. Plus qu’une histoire qu’on suit attentivement, chronologiquement et dans laquelle le dénouement importe, c’est une aventure puissante et humaine qui se déroule sous nos yeux. Les trois personnages incarnent chacun à leur façon la jeunesse hésitante, fervente, passionnée et assoiffée de vie dans un monde qui en oublie parfois les plaisirs les plus simples et les plus profonds. Les plans et les décors sont travaillés, la bande-son, entièrement réalisée par Louis Vignes, un des producteurs et acteur principal du film, est captivante, et on sent la sincérité des personnages, joués par les deux producteurs du film, pour qui ce film semble presque autobiographique. En effet, Abel Maringe et Louis Vignes ont créé leur boîte de production, Le Studio Café, pendant le premier confinement, et ce court-métrage est leur tout premier pas dans l’industrie du cinéma, et annonce peut-être une carrière, on l’espère, prometteuse et prolifique. Tout a été fait de façon artisanale avec très peu de budget mais le résultat est loin d’être amateur. A tous les amoureux de l’art, ce court-métrage vaut le détour !
Apolline Amaudric
Lien vers le film: https://vimeo.com/517287448