Une semaine après la visite aux Etats-Unis du Premier Ministre Theresa May, alors que le « white Paper » (mémo) du gouvernement sur le Brexit vient d’être publié et que le parlement a voté pour le déclanchement de l’article 50 du traité de Lisbonne, les questions au gouvernement ont principalement été animé par ces sujets.
Donald Trump et les Etats-Unis:
- Rencontre entre Theresa May et Donald Trump:
Le chef de l’opposition, Jeremy Corbyn, a cité la phrase du Premier Ministre, dite la semaine dernière : « je n’aurais pas peur de parler franchement au Président Trump » et lui a demandé ce qui expliquait un tel changement de position. May a répondu qu’elle a eu l’occasion de bâtir sur les fondations qu’est la « special relationship » (relation spéciale) entre la Grande-Bretagne et les Etats-Unis en garantissant un accord commercial avec les Etats-Unis une fois la procédure de sortie finie et en obtenant de l’allié le plus important du Royaume-Uni un engagement « à 100% » pour l’OTAN et pour la protection de ses pays membres.
- Le « Muslim Ban »:
Corbyn a ensuite demandé si May avait eu l’occasion de condamner directement le dernier « executive order » du président américain, réduisant l’immigration venant de certains pays du proche et moyen orient. May a répondu que, si son gouvernement a été clair sur la désapprobation du Ban et qu’elle a qualifié cette politique de « wrong » (mauvaise) et clivante et que, si en six ans en tant que ministre de l’intérieur elle n’a jamais envisagé ce genre de mesure, le rôle d’un gouvernement n’est pas de suivre la mouvance médiatique en attaquant le président américain mais bien de protéger les citoyens britanniques
- Le droit d’asile:
Jeremy Corbyn a demandé au Premier Ministre quelle serait sa position sur la violation du gouvernement américain de la convention de 1951 sur les réfugiés. May a répondu que son gouvernement avait été très clair sur sa position : il désapprouve le ban et maintient que le Royaume Uni accueillera 10 000 réfugiés syriens. Corbyn lui a ensuite demandé si elle annulerait la visite du président américain au royaume uni après les premiers jours de son administrions. May a répondu les Etats-Unis sont l’allié le plus proche du Royaume-Uni, qu’insulter un chef d’Etat élu démocratiquement n’est pas digne d’un homme d’état que le rôle du premier ministre est de protéger l’intérêts des britanniques et que si Corbyn peut diriger une manifestation, elle, elle dirige un pays.
- NHS et les investisseurs Américains:
On a encore une fois demandé au Premier Ministre si, lors des négociations d’un nouvel accord commercial avec les Etats-Unis, elle défendrait l’indépendance du NHS (National Health Service) face aux possibles investisseurs américains et alors que Jeremy Corbyn l’avait accusé la semaine dernière de vouloir « vendre » la sécurité sociale aux américains. D’une manière assez expéditive, May a répondu « the NHS is not for sell » (le NHS n’est pas à vendre).
Le Brexit:
- L’Irlande et L’Ecosse:
Au lendemain de la visite de Theresa May en Ireland pour engager la discussion sur la seule frontière qu’aura le Royaume-Uni avec l’Union Européenne, le leader du SNP (Scottish National Party) à la chambre, Angus Robertson, a demandé comment le Premier Ministre maintiendrait une frontière ouverte entre l’Irlande du Nord et la République d’Irlande. Le Premier Ministre a répondu que c’était l’objectif des deux gouvernements de garder la frontière ouverte et que cette ouverture affecte aussi de nombreux ports dans la mer d’Irlande, jusqu’au pays de Galles. Robertson a ensuite demandé si elle laisserait les gouvernements écossais et irlandais négocier ou s’ils devront se débrouiller seuls (sous entendant un second référendum sur l’indépendance écossaise). May a répondu à cela que le Royaume Uni allait construire une relation plus étroite avec l’Irlande, mais également avec l’UE et que l’indépendance ferait sortir l’Ecosse de l’Union sans pour autant permettre un tel rapprochement.
- Le sort des citoyens Européens au Royaume-Unis:
L’opposition a encore une fois interrogé le premier ministre sur le sort des ressortissants européens vivant au Royaume-Uni et lui a demandé si elle était prête à garantir leur droit à vivre, étudier et travailler en Grande Bretagne. A cela, May a répondu que, comme dit dans le « White Paper », rien ne lui ferait plus plaisir que de pouvoir garantir ces droits mais qu’elle était d’abord concernée par les droits des citoyens britanniques vivant dans l’Union Européenne et qu’elle ne pouvait donner ce genre de garantie sans être assurée des mêmes droits en retour. Elle dit donc attendre les négociations pour arriver à un résultat sur la question.
- Le vote sur le « Brexit deal »:
Tim Faron, le chef des libéraux démocrates, a demandé si, une fois le deal sur le Brexit négocié par le gouvernement, le gouvernement seul aura un droit de décision, si l’accord sera voté par le parlement ou bien si, comme il le croit nécessaire, le peuple britannique sera encore une fois consulté. May a répondu que s’ils font confiance au peuple britannique, ils laisseront le parlement voter l’accord sans repasser par le référendum. Elle n’a pas non plus manqué de faire remarquer que les LibDem étaient absents des bancs du parlement lors de l’étude préliminaire de la loi sur le Brexit.
Le Brexit:
- Le financement du NHS:
Un député s’est plein de la fermeture d’un des hôpitaux de sa circonscription et a dénoncé le manque de moyens du NHS pour la sauvegarde des hôpitaux dans certaines zones rurales. Le Premier Ministre a répondu que le gouvernement avait augmenté les fonds alloués au NHS à travers le Better Care Act, favorisant le financement au niveau local.
- Rencontre avec le Président Erdogan:
Corbyn a critiqué le Premier Ministre pour sa rencontre avec le Président Turque, ayant directement suivi son déplacement aux Etats-Unis, et lui a demandé si les droits de l’homme, que Erdogan est accusé de violer depuis le coup d’état raté d’il y a quelques mois, avaient été abordés lors de leur entretien ou si elle mettait la vente d’armes avant les droits fondamentaux. May a répondu que certes le sujet avait été abordé lors de leur entrevu et pendant la conférence de press, et qu’elle est inquiété par l’évolution des choses bien qu’elle condamne fermement le coup d’état. Elle a également ajouté que la Turquie est un allié important dans la région, commercialement mais également en accueillant plus de 3 millions de réfugier
- L’OTAN et les pays de l’Est:
Un MP a demandé à May ce qu’elle comptait faire pour rassurer les pays de l’est, membres de l’OTAN, effrayés par le réveil de l’expansionnisme russe, notamment aux limites de l’Europe. Le Premier Ministre a répondu que, premièrement elle avait réussi à garantir un plein engagement des Etats-Unis pour l’OTAN lors de sa visite aux Etats-Unis, que les progrès fait en terme de pourcentage du PIB dans la défense étaient satisfaisants et que dès lors, près de 800 soldats britanniques allaient être déployés en Pologne et dans les pays baltes
- Les « Israli Bans »:
Un parlementaire a demandé au Premier Ministre si elle était d’accord que ceux qui manifestent contre les nouvelles restrictions du gouvernement Trump en terme d’immigration, devraient également s’offusquer du l’interdiction des israéliens de voyager dans certains pays du monde musulman. Le Premier Ministre a répondu qu’elle était entièrement d’accord et qu’elle s’opposait aux deux restrictions et qu’elle attendait le jour où le public manifesterait contre les deux interdictions.