Par Rita Bouziane
Un nouveau Secrétaire Général porteur d’espoir et de réformes
“D’incessants efforts pour construire des ponts et mettre un terme aux divisions ». Voilà les mots qu’avait prononcé le désormais ex-Secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-Moon, le jour de sa première investiture en 2007 afin de décrire les objectifs de son mandat. Aujourd’hui, beaucoup s’accordent à dire que ses mandats n’auront pas été concluant en vue de son manqe de fermeté d’un côté et de la chute libre de la légitimité des Nations-Unis depuis la chute du rideau de fer. Le 1er janvier dernier a marqué la fin de son mandat et il cède ainsi son poste à l’ancien Premier ministre portugais Antonio Gueterres. Entré en fonction dès le premier de ce mois, Antonio Gueterres avait fait l’unanimité au sein de l’institution le jour de son élection, le 06 octobre dernier. Cependant, si l’ancien Premier ministre socialiste Portugais a été hissé à ce poste par bon nombre de grandes puissances, il sera attendu sur sa capacité à leur tenir tête avec fermeté; deux qualités qui lui sont reconnues par ses paires. Aussi, si les ravages provoqués par le conflit Syrien dans la région et la crise migratoire qu’il a engendré demeurent au coeur de l’actualité et des missions primordiales des Nations Unies, Gueterres bénéfice d’une expérience de dix ans passés à la tête du Haut commissariat pour les réfugiés. C’est d’ailleurs l’une des raisons de son élection nous dit L. Charbonneau – le responsable de l’ONU au sein de Human Rights Watch via des propos rapportés par des journalistes du journal Le Monde où il décrit le nouveau Secrétaire général comme “un défenseur fervent et efficace des réfugiés, qui a le potentiel d’adopter un ton radicalement différent sur les droits de l’Homme en cette période de grands défis ». Enfin, aux yeux de Gueterres, la Syrie “doit être une priorité pour nous tous”.
Petite histoire de la Maison de verre
Le 14 août 1941, le Président des États-Unis Roosevelt et le Premier ministre britannique Winston Churchill ont proposé, puis signé la Charte de l’Atlantique, un document regroupant une série de principes devant servir au maintien de la paix et de la sécurité internationale.
En 1945, éprouvée par les tragédies de la Shoah et des deux guerres mondiales, la communauté internationale fait le rêve de donner naissance à une union supranationale des peuples du monde pour que jamais plus semblable barbarie ne se réitère. C’est donc dans l’euphorie de la victoire des puissances aliées que sur les ruines de la Société des nations viendra se hisser l’ONU et son système d’organisations qui lui sont attachées comme l’UNICEF et l’UNESCO. Le choix était d’organiser le monde en se basant sur les leçons tirées de cette première moitié de siècle et de la non-efficience de la Société des Nations. Cependant, très rapidement, l’organisation et ses organses seront rattrapés par la première réalité de la Guerre froide dans une Europe traversée par une crise de réfugiés et une nécessité de reconstruction. Les années 1980 ont été telles un long printemps: l’illusion malgré les tragédies que l’humanité s’avance vers une ère de liberté, d’effacemet des frontières et de rapprochement des peuples.
Au coeur de l’action des Nations Unies se trouve le Conseil de Sécurité qui est aujourd’hui dans le viseur des critiques en vue du fait qu’un droit de veto est uniquement accordé à ces cinqs membres permanents. En effet, le droit de véto peut s’exercer au sujet d’une décision de la Cour pénale internationale (CPI), empêchant ainsi cette-dernière de juger les membres permanents du Conseil. La CPI s’en trouve affaiblie et a subi ces derniers mois plusieurs démissions d’États africains qui en étaient parties.
Les Etats-Unis et l’ONU: Une relation houleuse?
Depuis les années 1960, les Etats-Unis ont eu tendance à opposer leur veto aux résolutions du Conseil de Sécurité sur toutes sortes de sujets. Selon le Dr. Alexandra Novosseloff (2001) – spécialiste en gouvernance mondiale et des Nations Unies – l’attitude des Etats-Unis vis à vis de l’ONU relève de trois élèments étant le chauvinisme du peuple Américain, puis de la tendence isolationisme du pays qui se nourri de son sentiment d’autosuffisance et enfin, les Américains ont tendance à êtres “convaincus que les Etats-Unis sont la plus généreuse des nations”. Il faut néemoins rappeler que 26% du budget onusien, soit un peu plus du quart, est fourni par les Etats-Unis. Aussi, les propos tenus par le politologue Strobe Talbott qui fut également Secrétaire d’Etat semble consolider les conclusions tirées par Novosseloff. Selon lui, les Etats-Unis ont “le coeur, les cerveaux, le porte-monnaie et les muscles pour pouvoir exercer un leadership international, et de fair nom de [nos] propres intérêts comme au nom dee ceux de l’humanité toute entière.”
Pour aller plus loin, selon l’ancien Premier ministre Français Dominique de Villepin, l’impuissance onusienne relève dans un premier lieu du manque de confiance mis par les Etats au sein de l’Organisation “du fait de leur égoïsme, de leur conviction à pouvoir agir seul, c’est le cas nottement des Etats-Unis qui croient pouvoir agir indépendement des Nations-Unies […] one ne s’adresse aux Nations Unies qu’une fois qu’on ne peut pas faire autrement” (2016). En effet, l’égoïsme dont il est ici question renvoie à l’usage par les membres permanents du Conseil de sécurité au Véto – véritable maillon faible de l’ONU – paralysant aujourd’hui la situation en Syrie, en rendant impossible toute prise de décision du Conseil de sécurité. Selon l’ex-Premier ministre, il convient de reconnaître au Président sortant – Barack H. Obama – le fait qu’il ait tiré les conclusions des interventions en Irak, en Afghanistan et en Iran mais il demeure néemoins une conclusion qu’il n’a pas tiré et qui est celle reposant sur la nécessité d’une gouvernance partagée. En effet, les Nations Unies doivent intervenir en cohésion avec le droit international et l’intérêt des peuples à l’aide des Etats-Unis et non pas venir au secour de la diplomatie Américaine qui se rendait compte en 2003 de son incapacité à reconstruire l’Irak.
Réformer les Nations unies revient-il à réformer le Conseil de sécurité?
L’organe qui est au centre des représailles faîtes à l’ONU demeure le Conseil de sécurité. Selon la Charte de l’ONU, son rôle consciste à maintenir la paix, la stabilité et la sécurité internationale. Cette année encore, il est fort de constater que c’est le continent européen qui sera maoritairement représenté pour aucun pays du Moyen-Orient ce qui pèse à l’encontre de l’Organisation en vue du conflit qui continue de ravager la région et qui nécessite aujurd’hui plus que jamais une intervention des forces voisines. Ainsi, aux cinq membres permanents – La France, les Etats-Unis, la Grande-Bretagne, la China et la Russie – et aux cinq autres non-permanents qui y siègent toujours à savoir l’Égypte, l’Uruguay, l’Ukraine, le Sénégal et le Japon vont s’ajouter pour deux ans la Bolivie, l’Éthiopie, la Suède, le Kazakhstan remplacent l’Angola, l’Espagne, la Malaisie, la Nouvelle-Zélande et le Venezuela.
Ainsi, une réforme des Nations unies nécessiterai l’accord des grandes puissances mondiales disposant du droit de véto dont l’usage vient bloquer tout projet de réforme onusien (Villepin, 2016). En effet, l’efficacité du Conseil de sécurité ne peut exister que si ce Conseil a un caractère représentatif. L’ex-Secrétaire général, Kofi Annan avait proposé d’attacher une condition de recours une droit de véto en ce qui concerne les crimes contre l’humanité, par exemple.
Plusieurs propositions ont été dévelopées afin d’étendre le Conseil de sécurité, la plus pertinente demeure néemmoins le Plan Razali – du nom de son auteur, le diplomate malaisien Ismail Razali. Razali propose la création de cinq nouveau siègnes permanants avec deux pour des pays industrialisés et les trois restants pour un pays asiatique, un pays africain et un pays d’Amérique latin/des Caraïbes. A cela s’ajouterai un ultime siège non-permannant cependant pour un pays d’Europe centrale et de l’est. Ainsi, avec neuf siège supplémentaire, le Conseil de sécurité aurait vingt-quatre membres mais les derniers cités ci-dessus n’auraient pas forcément le droit de véto. Si il constitue le seul projet de réforme concret apporté, le Plan Razali a été fermement critiqué par les Etats-Unis qui ne souhaitent pas que le Conseil dépasse les vingt-deux membres. L’un des ex Secrétaires généraux de l’ONU – Kofi Annan – avait déjà demandé lors de son mandat la création de six nouveaux sièges permanents afin de mieux représenter le monde dont deux pays africains, deux pays asiatiques, deux pays du pacifique et enfin un siège pour l’Europe et le continent américain.
Un autre projet de réforme possible serait l’entrée de l’Inde comme sixième membre permanent du Conseil de sécurité. Si l’Inded elle-même fait pression depuis désormais quelques années pour y entrer, elle a été d’un côté soutenue par la France, l’Amérique et l’Australie mais la Chine et le Pakistan y sont fermement opposés. Cependant, l’entrée de l’Inde comme membre permanent ne ferait-elle pas sens ? En effet, l’Inde prend par à neuf des seize missions pour la Paix au sein desquels l’ONU est engagée. Aussi, c’est un total de soixante-quatorze mille troupes Indienens qui ont pris part à quarante de soixante missions jamais établies par les Nations-Unies. Enfin, force est de reconnaître que l’Inde est non seuelement une forte puissance économique émergente avec des ingénieurs et des entrepreneurs de renom, elle est également un leader au sein de sa région et pour les économies en cours de dévelopement du monde.
La fin de la guerre froide ainsi que l’avènement de la mondialisation ont ouvert les valves de nouveaux défis pour la Maison de verre. Afin d’y faire faire face, de profondes réformes sont nécessaire et-ce nottement en ce qui concerne le Conseil de sécurité. L’une des possibles réformes du Conseil consisterait à élargir ce rôle en le focalisant nottement sur le dévelopement et l’aide à la transition des pays asiatiques, africains et d’Amérique latine. Aussi, l’accès de ces pays à un rôle non-plus de spectateur de l’ONU mais d’actionnaire permettrai un meilleur acocmpagnement du dévelopement de ces pays. En effet, l’insitutionalisation et le dévelopement qui en résulterait permettraient forcément de réduire les disparités économiques et de fermer les valves du vaccuum politique de beaucoup de ces pays, garantissant ainsi la stabilité des régions et du monde. Un autre élèment important et le franchissement du cap de la confiance par les grandes puissances afin d’aboutir à des votes unanimes comme il fut le cas en 2011-12 pour la résolution 1973 concernant l’instauration d’une zone d’exclusion aérienne au dessus du territoire Libyen. Enfin, la perte de légitimité de l’ONU ne serait-elle pas le reflet d’un monde moderne où la politique et ses organes ont perdu de leur capacité normative au profit de groupes multinationaux?