Revue de la session parlementaire : Questions au Premier Ministre

Comme il nous est coutume de le faire chaque semaine, nous avons receuilli l’essentiel des questions traitées lors de la session parlementaire hebdomadaire de la Chambre des communes durant laquelle les députés ont interpellé l’actuel Premier Ministre, Madame Theresa May. 

Cette semaine, les questions adressées au Premier Ministre britannique Theresa May ont porté sur divers sujets, les plus importants étant le Brexit et la stratégie du gouvernement britannique ; le Autumn Statemnt (discours de pré budget du chancelier de l’échiquier) ; la Syrie et la place du Royaume Uni dans les négociations ainsi que, brièvement, la liberté d’expression religieuse.

Le Brexit : 

  •   Négociations :

Depuis sa prise de fonction, les détails du plan des négociations qui s’engageront au mois de mars, après le déclanchement de l’article 50 du traité de Lisbonne enclenchant la sortie du Royaume Uni de l’Union Européenne, n’ont pas été clairement dévoilés par le gouvernement britannique. Alors, quand des documents en rapport avec ces futures négociations, et exposant l’absence interne de stratégies claires, notamment vis-à-vis de l’union douanière, fuitent du ministère, les MP de l’opposition commencent à poser et à se poser, des questions.  A ces interrogations, plusieurs fois abordées, Theresa May garde la même réponse, qui ne semble pas satisfaire une partie du parlement : Nous désirons le meilleur accord possible, vous en dire plus serait contre-productif et nous retirerait du poids dans les négociations. May a cependant précisé que c’était dans l’intentions du gouvernement de maximiser l’action de la Grande-Bretagne avec et au sein du marché commun.

  • Droit au travail : 

Une autre question posée par l’opposition a été en rapport aux problèmes liés au vide législatif, notamment dans le domaine du travail, pouvant être laissés par la sortie de l’UE. En effet, le code du travail des différents pays membres de l’UE est contrôlé par une législation supérieure (Par exemple, l’Union Européenne limite la semaine de travail à 48h, etc.). Il y a donc une peur de perte de certains droits par les travailleurs britanniques. A cela, le PM a répondu que son gouvernement ferait en sorte que les droits soient maintenus, n’hésitant pas à qualifier son parti de seul véritable parti des travailleur (‘Party of the working people’).

  • Travailleurs étrangers :

A également été posée, une question sur les expatriés britanniques en Europe mais également sur les européens vivant en Grande-Bretagne, leur situation n’étant pas encore garantie dans le cas d’une sortie plus brutale de l’Union. Le Premier Ministre reste assez évasif à ce sujet, disant qu’elle souhaite pouvoir maintenir leur position et leur liberté de travailler mais que garantir ces derniers serait, là encore, perdre un avantage dans la négociation. En effet, garantir que les européens pourront continuer à travailler librement au Royaume Uni ne laisse aucune garantie aux anglais expatriés dans le reste de l’Europe.

  • Politique commerciale : 

La dernière question posée concernant le Brexit porte sur la politique commerciale future de l’Angleterre. En effet, maintenant que le Royaume Uni est ‘libre’ de négocier elle-même ses accords commerciaux et de libre échange, un MP pose la question de quel type d’accords seront négociés et renégociés à l’avenir. A cela, Theresa May maintient qu’elle reste favorable au libre-échange, et qu’il faut considérer le Brexit comme une opportunité pour de nouveaux accords, favorisant ainsi la croissance et la création d’emplois.

 Autumn Statement : 

La semaine dernière, le chancelier de l’échiquier, équivalent du ministre des finances, a donné, comme chaque novembre, un discours de pré budget exposant les différentes lignes que le gouvernement prévoit pour l’année suivante. Nous avons donc eu droit à plusieurs questions concernant ces prévisions et ces plans. Le chef de l’opposition, Jeremy Corbyn, a posé une question, aux allures de déclarations, qualifiant l’action du gouvernement d’échec avec une croissance revue à la baisse et un déficit ne diminuant pas. A cela, le PM britannique répond que l’IMF (International Monetary Fund) a déclaré que la croissance britannique sera la plus élevée parmi les pays développés cette année avec un chômage diminuant, une fois de plus. A cela Corbyn répond que les Tories avaient promis de supprimer le déficit d’ici 2015 et cite IFS (Institute for Financial Studies) qui dit que la croissance des salaires sera surement négative d’ici 2021. A cela May rétorque que c’est cette législature qui a introduit le National Living Wage, un salaire minimum pour les employés de plus de 25 ans (7,50£ de l’heure à partir d’avril 2017 soit 8,85€ de l’heure). Corbyn répond alors que la pauvreté infantile augmente en Angleterre avec près de 4 millions d’enfant vivant dans la pauvreté. Le PM explique alors que le nombre de familles vivant dans la pauvreté a baissé, et qu’il continuera de baisser si l’économie reste forte et compétitive. De plus, pour répondre aux critiques sur le déficit, May ne manque pas de faire remarquer à l’opposition que la politique proposée par le parti travailliste creuserait le déficit, entrainant le besoin de d’emprunter près de 500 milliards de livres en plus.

Syrie :

On a posé au Premier Ministre, la question de la stratégie du Royaume Uni vis-à-vis de la Syrie ainsi que les objectifs du gouvernement et le rôle qu’il joue dans les négociations. A cela, May répond qu’elle travaille avec la France afin de parvenir à une fin des hostilités, ou du moins à un arrêt, et qu’une des priorités aujourd’hui est également le bon acheminement des aides humanitaires afin qu’elles arrivent aux victimes des violences.  De plus, l’urgence de la situation, pousse le gouvernement à vouloir se servir de la Russie pour mettre une pression sur le régime syrien, sans pour autant évoquer une collaboration plus active avec Moscou.

La liberté d’expression religieuse : 

Enfin, un MP a évoqué la question de la liberté d’expression religieuse, citant la Equality Commission qui dit que les Britanniques sont effrayés de mentionner leur foi en public, prenant par exemple, les fêtes et Noël qui viennent.  Que peut faire un Premier Ministre a part assurer son soutient ?

Les membres du parlement britannique ont également pris la peine, à l’occasion d’une question sur la Commission on Lonelyness (commission sur la solitude) anciennement présidée par Jo Cox, pour rendre hommage à cette dernière. En effet, la représentante travailliste avait été assassinée le 16 juin dernier dans sa circonscription, alors qu’elle faisait campagne pour le maintien de la Grande-Bretagne dans l’Union Européenne. Son assassin, un nationaliste ayant un antécédent psychiatrique, a récemment été condamné à la perpétuité.