Par Rita Bouziane
“In variete concordia” (United in diversity) ; Motto de l’Union européenne.
Le 23 juin prochain, un referendum quand à la possible sortie ou pas de la Grande-Bretagne de l’Union européenne prendra place. En effet, le 15 novembre dernier, le Premier ministre britannique, David Cameron, a présenté quatre demandes au président du Conseil européen; Donald Tusk qui étaient toutes d’ordre socio-économique. Le Royaume-Uni étant l’un des pays les plus influents et les plus puissants de l’Union européenne, sa possible sortie soulèvent beaucoup de question, d’autant plus que Churchil a été l’un acteurs de l’intégrationé économique européenne. Aujourd’hui, Cameron s’est lui même désolidarisé du Brexit dont il est à l’origine. Cependant, faut-il réellement s’étonner que l’Angleterre tente – une énième fois – de changer le menu d’une Europe qu’elle avait déjà à la carte ?
En effet, l’Union européenne telle que nous la connaissons est une confédération c’est-à-dire que l’ensemble de ses membres a une structure commune mais que leur souveraineté serre entre les mains de chaque État. Née du désastre de la Seconde Guerre mondiale et ladésir de la France et de l’Allemagne de construire un espace de paix durable, la construction européenne s’est faite à travers deux étapes majeures :
- La création d’une puissance économique en passant par une intégration économique (expression désignant le fait que des pays d’une même zone géographique construisent un espace d’échange sans barrières d’où la nécessité de mettre en place des politiques communes émises par des institutions supranationales comme la Commission européenne, le parlement européen et la Banque Centrale Européenne).
- Une identité politique.
Tout porte à croire aujourd’hui qu’avec la question du Brexit, il ne s’agit pas de quitter ou non l’Union Européenne mais plutôt d’en comprendre l’essence, en quoi elle en est complétement aliénée aujourd’hui et donc, la nécessité de réfomrmer l’Union européenne, telle que nous la connaissons.
‘Stay In’ ou l’hypothèse néolibérale :
Le Brexit est la contraction de l’hypothétique british Exit – l’appellationest inspirée du “Grexit” qui avait été employé durant l’été 2015 lors de la crise grecque – soit l’hypothèse que le Royaume-Uni serait amené à l’issue du référendum iminant à quitter l’Union européenne. La différence est majeure puisque dans le cas de la Grèce, il aurait seulement été question de l’expulser de la zone euro tandis que dans le cas du Brexit, le Royaume-Uni quitterait volontairement l’Union européenne.
Il ne s’agit pas de la première fois que le Royaume-Uni a recours à un referendum. En effet, depuis son entrée en 2013, le pays a choisi une Union européenne à la carte demandant ici et là des réformes dans le domaine financier tel que de l’assouplissement quantitatif, par exemple. En effet, Donald Tust, le président du Conseil européen a répondu à la demande du Premier ministre anglais – D. Cameron – en lui rappelant que son pays bénéficiait déjà de l’Union européenne pleinement car il ne faisait parti ni de la zone euro, ni de l’Union banquaire, et encore moins de la politique de défence et d’immigraiton ou de la zone Schengen [http://www.consilium.europa.eu/en/press/press-releases/2016/02/02-letter-tusk-proposal-new-settlement-uk]. Mais alors, que souhaite le Royaume-Uni, cette fois-ci ?
En effet, le 15 novembre 2015, deux jours après les tristement célèbres Attentats de Paris, le chef du gouvernement birtannique David Cameron a présenté une lettre – https://www.gov.uk/government/uploads/system/uploads/attachment_data/file/475679/Donald_Tusk_letter.pdf – à D. Tusk où il fait en grosses quatre demandes, toutes concernant le domaine socio-économique, à savoir ;
- En ce qui cocnerne la libre circulation des européens : D. Cameron souhaite que les européens qui viennent s’installer au Royaume-Uni ne reçoivent d’allocations sociales qu’au bout de quatre ans.
- Pour ce qui est du marché unique : il souhaite que la libre circulation des capitaux soit perfectionnée et que les lois européennes pèsent moins sur les entreprises.
- Concernant l’euro : il ne s’agira plus de l’unique monnaie de l’Union européenne afin qu’il n y ai plus d’inter-dépendance entre les Etats.
- Au niveau de la souveraineté, David Cameron a été clair, il souhaite que les pleins pouvoirs soient recouverts par les parlements nationaux.
Mais alors, s’agit-il d’une réelle volonté de la part de D. Cameron de mener son pays et toute l’Union européenne vers la sortie néolibérale ou ne s’agirait-il là que d’un coup politique ? C’est durant sa campagne politique pour son second mandat à la tête du pays qu’il avait promis d’organiser “au plus tard en 2017” un referendum au sujet d’une sortie potentielle de son pays. Il avait d’ailleurs été poussé par Nigel Farage – le dirigeant du parti U-KIP, le parti nationaliste anglais. Aujourd’hui, cela semble se confirmer puisque c’est l’homme à l’origine du Brexit qui s’en est désolidarisé et souhaite que le “Non” l’emporte. Quand à Boris Johnsson, le maire de Londres et membre du parti conservateur anglais également, il se porte garant du Brexit, nous assistons donc à un véritable déchirement du parti Conservateur anglais. Quand à Jeremy Corbyn, le chef de l’opposition et dirigeant du Labor parti – le parti socio-démocrate anglais – il avait déjà déclaré à Euronews en décembre 2015 que “derrière toutes ses négotiations, il [Cameron] est en fait là pour régler des comptes avec des membres de son propre parti, il s’agit plus de politique interne”.
1949 – 1989 : Une construction.. économique :
En mai 1948, un “Congrès européen” prend place à La Haye – le choix des Pays-Bas vient du fait que cette ville avait été particulièrement touchée pendant la Seconde guerre mondiale – où huit cent personnalités siègent dont le premier ministre anglais Winston Chruchil qui jouera un rôle clef dans la création de ce qu’il veut comme “Les Etats-Unis d’Europe”. Deux étapes majeures structureront dès-lors l’Europe. La première est basée sur la déclaration de Robert Schuman du 9 mai 1950 et se soldera avec le Traité de Paris (1951) qui met en commun “la production de charbon et d’action en provenance de la France et de l’Allemagne sous une autorité commune”. La seconde continue sur cette lignée et se base sur une structure économique commune, la paix et la promotion des Droits de l’Homme, mais surtout un marché commun ou les biens et les capitaux également humains peuvent circuler librement. Aussi, on introduit l’idée de fédéralisme au Traité de Rome en 1957 car on y élit des ministres du conseil et met en place un parlement (premières élections au suffrage universel en 1979) où les décisions doivent être communément votées, le tout surplanté par l’implantation de politiques économiques (interdiction de cartels, le contrôle des subventions et la légilsation des politiques de concurrence). Très vites, les politiques économiques sont sectorielles car les prix extérieurs sont communs à tous les pays membres et afin d’êtres plus compétitifs et de mdoerniser l’agriculture Européenne, l’un des secteurs phares et vitaux de l’Union, la Politique Commune Agricule est crée en 1962.
De 1989 à nos jours : un chantier qui n’en finit pas ?
Très vite, il devient nécessaire de passer d’un espace économique à un espace politique qui régit la zone et la portera au sommet de sa compétitivité. Comment passer d’un espace économique à un espace politique ? Cela passe d’abord par une politique migratoire qui se traduit par le projet Frontex de 1995. En sommes, l’ensemble des frontières internes sont ouvertes suivents aux Accords Schengen de 1985. Très vite, l’Union européenne est élarige : en 1990, l’Allemagne est réunifiée, un an après la Chute du Mur de Berlin; cinq ans plus tard, des anciens pays neutres rejoignent l’Union ce qui a une valeur symbolique forte – il s’agit évidement de la Suède, la Finlande et l’Autriche – enfin, dès 2004, des pays d’Europe central et d’Europe de l’Est sont inclus dont deux îles méditerranéennes (Chypre et Malte), les deux derniers en lice était la Rouamanie et la Bulgarie.
Ce n’est cependant qu’en 1992 – avec le Traité de Maastricht que l’Union européenne porte officielement cette appelation. Cela confirme que le projet est entrain d’évoluer en une instance supranationale, reposant sur trois pilliers :
- Une monnaie unique (l’euro en 2002) émise par la Banque centrale. Cette monnaie répond à des règles bien précieses à savoir un taux d’inflation inférieur à 2% du PIB, le déficit public est inférieur à 3% de ce dernier et enfin, un endettement ne pouvant dépasser 60% du PIB.
- La coopération juridique entre les pays membres née des EuroCorps qui sont une intervention bilatéralle née de l’initiative de la France et l’Allemagne.
- Dès 1999, l’Union “existe” car elle est représentée diplomatiquement puisque Catherine Ashton sera nommée haute-représentente de la politique étrangère et de la sécurité commune de l’UE. Une diplomatie européenne est rendue possible après la Guerre froide durant la conférence de Helsinki de 1975 où sera signée la Charte des Droits de l’Homme.
Une ambition mondiale dans un monde mondialisé :
L’Union Européenne a un énorme avantage qui git dans son territoire : il est ultra-marin; connecté à l’Asie et le Moyen-Orient et a des ressources maritimes et en hydrocarbures. A une échelle purement macroéconomique, l’Union a accès à des débouchées de marché plus grandes ce qui encourage la production et donc l’entrepreunariat qui nécessite de la main d’oeuvre. Cela à son tour fait augmenter la demande, et donc les investissements rendant possibles les économies d’échelle qui réduisent les prix, rendant l’Union compétitive. De même, la compétitviré nécessité de l’innovation qui se nourrit du progrès technique qui sauve les pays développés aujourd’hui car ils sont condamnés à ne plus être des puissances industrielles qui ne sont plus compétitifs qu’au niveau des biens à valeurs ajoutées importantes (haute-technologie, l’industrie du luxe).
De part ses politiques économiques et son intégration économique régionale, l’Union européenne est non-seulement compétitive et est capable de résister à la concurrence internationale en tant qu’entité. En 2012, elle a produit 26% du PIB mondial contre 22% produits par les Etats-Unis. Aussi, de par ses politiques frontalières, il y a beaucoup d’échange intra-zone qui représente 20% des échanges mondiaux.
In fine, ses relations diplomatiques sont très étroites avec les Etats-Unis qui demeurent malgrès l’assention fulgurante de la Chine une grande puissance – l’Union Européenne a par ailleurs une solidarité authentique avec l’OTAN – et les pays du ‘tiers-monde’. Par exemple, en 1975 sont signés les Accords de Lomé – qui sont une forme de nécolonialimse – car il s’agit de coopérations commerciales entre la désormais Union Européenne, l’Afrique, les Caraïbes et les îles du Pacifique; les Accords sont renouvelés en 2000 sous le nom des Accords de Cotonou.
L’Euro : entre avantages et contraintes
Il est important de distinguer l’Union européenne qui compte vingt-huiy membres de l’Union Monétaire Européenne qui en compte dix-neuf.
D’un côté, l’ensemble des caractéristiques de la Zone monétaire européenne issues des contraintes de l’euro permettent de contrer le triangle d’incompatibilité de Mundell selon lequel un “État d’accéder simultanément à un taux de change fixe, à une mobilité des capitaux et à un contrôle de leur politique monétaire. La politique monétaire est un des outils majeurs d’ajustement pour les États.” En effet, la monnaie unique – l’euro – facilite les échanges commerciaux entre les dix-huit pays membres et surtout réduit les coûts d’achat et de vente de devises puisqu’il n y a plus de commissions de change ce qui réduit les coûts de productions et accroît la compétitvité prix de la zone toute entière et donc la croissance se transmet en théorie. De plus, il ne peut pas y avoir de prévisions pssimistes concernant les fluctuation de la devise ou d’incertitudes quelconques; la confiance régnant, les investissements devraient pleuvoir. Ainsi, l’Union Européenne attire des investissements sur le moyen et long-terme et peut utiliser l’effet de levier qui constitue à accumuler les investisssemnts et en maximiser le rendement et donc la zone abaisse son taux d’intérêt. Enfin, grâce à la décentralisation fiscale qui se base sur le principe de subsiduarité, en cas de choc asymétrique (choc de la demande qui touche de manière différente deux régions ayant adoptés au préalable la même monnaie) les Etats peuvent rattraper le coup assez rapidement.Cependant, la zone euro pose problème car il ne s’agit pas d’une zone monétaire optimale, contrairement aux Etats-Unis.
En effet, contrairement à une ZMO, l’Union europénne connaît une rigidité des prix, une très faible mobilité de ses facteurs de production – la première barrière étant la langue au niveau du capital travail qui ne peut donc pas se mouvoir – et l’inexistence d’un réel budget commun. L’autre problème majeure de la zone euro ai l’évidente hétérogénéité des économies qui la compose : des taux d’inflation différents, de déficit, d’endetttement, de chômage et de balance commerciale. Par exemple; entre le Portugal et l’Allemagne. Cela soulève la question qui suit : était-t’il seulement bien nécessaire d’inclure aussi rapidement les pays les plus désavantagés économiquement puisque cela va à l’encontre du Traité de Maastricht ? En effet, une devise est supposé refletter la santé économique d’un pays. De par les élèments cités ci-avant, l’euro n’a plus de crédinilité et il est donc plus difficile pour les investisseurs de s’y fier, d’où les dangers des chocs asymétrics puisque tous les pays de la zone ne sont pas affectés de la même manière et au même moment ou encore des risques de ‘spill-over’ à savoir une contagion économique puisqu’il y a une inter-dépendance entre les pays de l’Union européenne et la zone euro. Comment éviter tout cela et amortir les chocs ? Une homogénisation et une convergence des économies en respectant les critères cités ci-avant tirés du Pacte de stabilité. En effet, pour attirer plus d’investisseurs et les rassurer, l’Union européenne et la zone euro doivent se battre contre l’inflation et sabiliser leurs prix pour éviter l’endettement.
Ainsi, l’Union européenne est-elle un sujet à tensions car en plus des contraintes de la zone euro, les dirigeants de ses pays membres en ont des conceptions différentes de par leurs sensibilités différentés. En effet, il existe une variété de conceptions politiques de l’UE, les trois que nous retiendront sont :
- Les confédéralistes qui veulent une Union basée sur une coopération totale des Etats souverains avec donc, des itner-gouvernements; c’est de l’unionisme.
- Les fédéralistes qui souhaitent que l’Union européenne soit une entité au dessus des Etats-nations et donc supranationale et imposerait ses décisions à ces mêmes Etats.
- Les neo-fédérélistes qui sont essentiellement des pragmatique et des adeptes de la pensée de Monnet.
Ceux qui supportent une construction européenne tendent à être des familles européennes classiques qui associeraient l’Union à une démocratie chrétienne; mais aussi les socio-démocrates qui souhaitent une réduction des inégalités socio-économiques et donc affichent des couleurs politiques de gauche mais pas communistes; et enfin les libéraux qui sont de droite et en faveur d’un libéralisme économique. D’un autre côté, ceux qui opposent la construction européenne sont plutôt des extrémistes de gauche et de droite, les premiers associant l’Union européenne à l’épitome du capitalisme. A ces deux groupes s’ajoutent tous les porteurs des mouvements régionalistes comme les catalans en Espagne avec la Liga Lombardia. On parle alors d’euroscepticisme.
In fine, il est fort de constater dans un premier lieu que l’Union européenne est une entité régionale qui a su s’imposer dans le monde globalisé. En effet, elle est un géant économique, mais politiquement, c’est une épave. Si le projet Européen a été pensé et existe, il n’a au jour d’aujourd’hui jamais été appliqué. La crise économique de 2008/2009 rend bien compte du fait que la non-concordence des politiques des pays membres de l’Union européenne ne permet pas de faire face à des chocs et des crises. Dans ce cas bien précis, l’incohérence de la zone euro et l’absence d’un gouvernement supra-national fait que beaucoup de pays était sur-endettés n’ayant pas respecté le Pacte de stabilité et ses critères, et en même temps, ils font partie d’une même union d’où une contamination et une fragilisation de l’ensemble de la région. De même aujourd’hui, face aux défis du XXIème siècle comme la crise des réfugiés de guerre syriens et de l’environnement, l’ensemble de la zone s’est retrouvée figée car les pays en sont encore au stade de leur propre intérêt et aucune politique n’est mise en place.
En conclusion, il est nécessaire de réformer l’Union européenne en faisant converger et homogéniser l’ensemble des politiques de la zone, aboutissant ainsi à une forme réelle de gouvernement européen. En suivant la volonté des dirigeants anglais voulant quitter l’Union européenne, ou donnant plus de souveraineté aux états de chaque pays membre, nous ne faisons qu’encourager l’intérêt propre et individuel de leurs dirigeants. Pour ce qui est des anglais, aujourd’hui, 46% de la population est encore indécise quand à la décision qu’elle prendra l’heure venue de se prononcer.