Par Hugo Albaredes
Et dominant Murray (6-1, 7-5, 7-6) en finale de l’Open d’Australie, Novak Djokovic s’est adjugé une sixième couronne, deux de plus que Roger Federer et Andre Agassi. Il montre également qu’à l’heure actuelle, il est de très loin le meilleur du circuit.
Qui pour stopper Djokovic ?
Les tournois se suivent et se ressemblent pour le Serbe ; en effet, depuis janvier 2015 (Open de Doha), il a systématiquement atteint la finale de chaque tournoi disputé, soit 17 consécutives ! Mieux encore, sur ces 17 finales, il a remporté les 7 dernières. La victime de dimanche, Murray, a donc juste fait office de plat de résistance dans la boulimie de trophées qui saisit Djokovic depuis plus d’un an déjà. Au final, si l’on exclut le match très accroché face à Gilles Simon, le Serbe n’aura perdu qu’un seul petit set dans cet Open d’Australie, l’œuvre de Federer, balayé en demi-finales. Le Suisse était pourtant un des seuls à pouvoir lui causer de sérieux problèmes, comme l’ont montré ses victoires à Cincinnati (août 2015) ou au premier tour des Masters, en décembre dernier.
Cependant, si l’on regarde leurs confrontations en Grand Chelem, on s’aperçoit que l’équilibre n’est qu’apparent, le Djoker ayant remporté leurs quatre dernières confrontations, dont trois en finale (Wimbledon 2014 et 2015 ainsi que l’US Open 2015).
Avec la baisse de forme de Nadal et l’inconstance de la « relève » incarnée par les Dimitrov, Nishikori et consorts (on a vu ce qu’a donné le quart de finale entre Djokovic et le dernier cité), le Serbe semble être parti pour dominer le tennis mondial pour encore longtemps. Un Wawrinka en forme aurait sûrement une chance de le battre, comme en atteste son match d’anthologie à Roland-Garros 2015, mais lui-même avait reconnu qu’il serait difficile de rééditer ce genre de performance. Avec près de 8000 points d’avance au classement ATP, Djokovic est confortablement assis sur son trône, et peut plus que sereinement envisager la suite de la saison et les Internationaux de France, le seul Majeur qui lui manque.
Murray, la malédiction
En s’inclinant à Melbourne, l’Ecossais a perdu sa cinquième finale d’Open d’Australie, dont quatre face à Djokovic. Cinq finales en Australie, c’est autant que Federer ou Edberg, et plus que des légendes comme Agassi, Sampras ou Lendl par exemple. Cela atteste d’une régularité impressionnante. Son parcours cette année, ponctué par de belles victoires face à Ferrer et Raonic, s’est donc une nouvelle fois arrêté face au Serbe, et Murray a concédé sa 22eme défaite pour seulement 9 succès lors de leurs confrontations directes. La confiance n’est donc clairement pas du côté Ecossais à chaque rencontre face au numéro un mondial. S’il est peut-être maudit à Melbourne, le Britannique demeure néanmoins deuxième au classement ATP, ce qui laisse présager le meilleur pour la suite de sa saison et, qui sait, peut-être un jour inscrira-t-il son nom au palmarès de l’Open d’Australie.