Par Carla Segvic
Pensez à ces toilettes dégoûtantes, couvertes de vomi et au papier toilette dans le sous-sol de la boîte « Loop » ou à ce resto à petit prix à Soho qui vous permet de ne pas dépasser votre budget étudiant en mangeant de plats chics. Qu’est qu’ils ont en commun? L’accès Wifi gratuit! Bien! Maintenant, imaginez-vous ces endroits sans pouvoir taper constamment l’écran de votre mobile. Plus envie d’y aller? Moi non plus…
Pourtant, le gouvernement français est en train de proposer une loi qui interdit le Wi-Fi public en France. Quelle tristesse… Eh bien, on se soucit apparemment beaucoup de la la sécurité civile au place Beauvau depuis le 13 Novembre 2015. L’intention serait donc de supprimer tous les points d’accès public à l’Internet. On risque de ne plus pouvoir se connecter aux points Wi-Fi libres et partagés pendant les trois mois de l’état d’urgence dans l’Hexagone.
Heureusement, nous les Londoniens on n’est pas obligés de subir les conséquences de cette décision du gouvernement française. Or, cette pensée heureuse risque d’être un peu trop impulsive. Imaginons ce qui se passerait si la même situation se produisait à Londres: Pensez à ce que vous feriez lorsque vous vous retrouveriez avec zéro donnée mobile, buvant votre café Mocha à Costa. Si cette affirmation ne vous fait pas peur, souvenez-vous de vos virées nocturnes le samedi soir lorsque vous finissez la soirée au McDonalds, ouvert 24/7, avec Wi-Fi gratuit, envoyant des textes à votre ex…
Voyons donc ce qu’affirment les étudiants francophones à UCL :
« Disons que ça [le plan d’interdiction d’accès Wifi public] paraît particulièrement frustrant, étant donné qu’il s’agissait d’une régression en termes de services aux consommateurs. De plus, je ne comprends pas bien le raisonnement derrière cette interdiction. En vérité, ce n’est que le résultat des efforts de lobbying des grandes compagnies de téléphonie mobile, pour limiter l’accès à internet via un réseau wifi, ce qui signifie un nombre croissant de consommateurs potentiels de connexion mobile illimitée en moins. » (Florent, étudiant en sciences politiques)
« On parle d’Internet, une extraordinaire révolution technologique qui connecte le monde et qui offre un énorme champ de possibilités. Interdire Internet, ce serait un grand symbole de défaite face au terrorisme. Les récentes mesures hâtives du gouvernement ne vont pas augmenter la sécurité nationale. En plus, si les terroristes utilisaient le Wifi, en fait je leur demanderais de me passer leurs endroits préférés, parce que le Wifi public et gratuit, on n’en voit pas vraiment… » (Yagmur, étudiante en sciences politiques)
« Je trouve les connexions publiques très utiles et nous, étudiants étrangers, les utilisons beaucoup pour nous orienter, tout comme les nombreux touristes dans cette ville que nous connaissons à peine ; nous n’avons pas tous des forfaits mobiles avec Internet illimité. Le Wifi, même gratuit, reste contrôlé; il y a certes d’autres moyens plus efficaces de protéger les citoyens, et ce serait navrant de nous priver de cette technologie actuelle. Nous vivons dans un monde où nous sommes tous constamment connectés et nos activités de tous les jours dépendent largement de notre connexion à Internet. » (Connie, étudiante en architecture)
En guise de conclusion, bien que le gouvernement français souhaite lutter le terrorisme (ou encore qu’il s’agisse d’un «lobbying des grandes compagnies de téléphonie mobile»), il faut admettre que l’on est allé trop loin, compromettant cette liberté de citoyenneté tellement primordiale. Heureusement, nous les habitants de Londres pouvons toujours profiter de notre cher « The Cloud » partout dans la ville, ce qui restera, espérons-le, encore longtemps le cas.