Oana Tenter s’est lancée dans l’exploration des différents cinémas londoniens ; aujourd’hui elle vous présente le Curzon Bloomsbury pour les curieux avides de découvrir de nouveaux horizons.

À quelques pas de UCL, en se promenant sur les trottoirs bondés de Russell Square, on découvre Curzon Bloomsbury, un cinéma qui interrompt l’interminable succession de chaînes de magasins du Brunswick Centre. Au bout de ses escaliers labyrinthiques, ce cinéma nous fait plonger dans une atmosphère assez éloignée de l’heure de pointe du campus – ce qui est toujours agréable…

Fonctionnant depuis 1972, le cinéma a changé de propriétaires, d’image, de technologie et même de nom, mais son héritage de cinéma d’art reste fortement vivant.

Les rénovations récentes ont créé quelques petites controverses au sein des âmes fidèles au cinéma Renoir (l’ancien nom de Curzon Bloomsbury), car la communauté des cinéphiles qui entourait Renoir se sentait liée au cinéma dans son état d’autrefois: vieux, petit, obscur et artistique. Même si on trouve aujourd’hui des projections plus commerciales aussi,  un des managers de Bloomsbury, Denis, me raconte que le cinéma reste toujours fidèle à ses ambitions artistiques initiales : faire découvrir des films moins visibles, expérimentales ou indépendants, du monde entier.

De plus, Curzon Bloomsbury consacre ces jours-ci une salle de cinéma au Bertha Docuhouse, le premier centre de Grande-Bretagne dédié exclusivement aux documentaires. Le programme est vibrant, car Bertha Dochouse accueille divers cinéastes et connaisseurs du film qui introduisent une variété de documentaires, nouveaux ou anciens. Récemment, le programme « Filmmakers’ Favourites » du docu-centre a donné la parole à un cinéaste bien connu, différent chaque semaine, qui devait présenter un documentaire inspirant dans le cadre d’une introduction et d’une séance de questions-réponses spéciale (voilà leur choix et leurs pensées ici). Petit conseil: pendant la semaine, les billets coûtent seulement 5 livres avant 17h pour ceux qui s’ennuient dans les alentours de UCL.

De plus, Denis du Curzon Bloomsbury m’assure que les spectateurs – anciens ou nouveaux -adorent le nouveau décor. Influencé par l’esprit du modernisme et du minimalisme, par les films de Tarkovski et Greenway, la nouvelle image de Curzon Bloomsbury est le concept de l’architecte Takero Shimazaki. Grâce aux nouvelles transformations du site, Curzon Bloomsbury a maintenant cinq salles de cinéma, des projecteurs Sony 4K et un système de son Dolby Atmos pour une expérience cinématique multidimensionnelle. On trouve des bars chics à chaque étage et on peut même savourer un vin chaud en regardant les films que Curzon et BertaDochouse ont à offrir.

Dans une ambiance relaxante et moderne, le cinéma réussit à garder son image de cinéma d’art et d ‘essai, tout en s’ouvrant au nouveau. Dans le voisinage de UCL, il vaut la peine de suivre de près leur programme et de quitter l’ombrage du campus de temps en temps pour se cacher dans la noirceur libératrice des salles de cinéma du Bloomsbury.