Lyon, l’impuissance totale

Par Hugo Albaredes

Pour le dernier match de championnat de son histoire au Stade de Gerland avant d’emménager dans le Stade des Lumières, l’Olympique Lyonnais s’est incliné 2-0 face à une valeureuse équipe d’Angers.

Gerland était tout en bleu-blanc-rouge, les couleurs du club. L’ambiance était celle des grands soirs. Ceux de l’époque du grand Lyon dans les années 2000 ; une équipe bien différente de celle qui s’est piteusement inclinée ce samedi. C’était l’époque des Juninho, Coupet, Govou, Cris et consorts. C’était le temps où Lyon était capable d’humilier le Real Madrid 3-0. Le temps où le Werder Brême était reparti en Allemagne après avoir encaissé 7 buts. Celui où gagner à Gerland était synonyme d’exploit pour n’importe quelle équipe, que ce soit le Milan AC ou l’AC Ajaccio. C’était il y a des années-lumière, tant l’équipe a changé. Les performances aussi, puisque la défaite face à Angers coïncide avec la troisième de suite à domicile.

Beaucoup d’anciens joueurs avaient fait le déplacement, tels Eric Carrière, Sonny Anderson, Réveillère ou Fleury Di Nallo et Jean Djorkaeff, que peu de supporters ont connu. Bernard Lacombe, bras droit du président Aulas mais également ancienne gloire du club, a donné le coup d’envoi fictif tandis que certains anciens comme Govou ou Juninho prenaient place dans le Virage Nord, parmi les supporters les plus fervents du club. Rien ne laissait présager une telle soirée, sauf peut-être la feuille de match. En effet, le capitaine Gonalons et des cadres, tels qu’Umtiti et Jallet, étant absents, l’entraîneur Hubert Fournier a dû titulariser Bakary Koné en défense centrale et Mvuemba au milieu, deux joueurs n’ayant que peu joué depuis leur arrivée sur les bords du Rhône.

Ces absences se sont rapidement fait sentir puisque Lyon a souffert en première mi-temps ; et c’est tout naturellement que Ndoye a ouvert le score pour les visiteurs, après avoir faussé compagnie à Koné. La présence de quelques anciens n’aurait d’ailleurs pas été de trop sur la pelouse, tant Lyon n’a rien montré en première période, s’en remettant aux qualités de Lacazette, bien trop seul. Au retour des vestiaires, les Gones mettent plus d’intensité et Valbuena est tout prêt d’égaliser mais sa frappe heurte la barre transversale. Lyon est plus agressif et domine cette deuxième période, mais Angers tient bon et défend très bien. Ainsi, quand Lacazette pense ouvrir le score, il est très justement signalé en position de hors-jeu. Ensuite, après un possible pénalty oublié sur Valbuena, la frustration fait son apparition chez les joueurs et les supporters, et Ndoye en profite pour inscrire un deuxième but après s’être une nouvelle fois joué de Koné. La messe était dite et l’équipe d’Angers, efficace et disciplinée, pouvait repartir de la capitale des Gaules avec les trois points de la victoire, qui lui permet de consolider sa place sur le podium.

Jamais l’ombre des anciens n’a semblé autant planer sur la pelouse, tant la prestation lyonnaise du jour contrastait avec ce que les supporters ont pu voir par le passé, pas plus tard que l’an dernier. D’ailleurs, à plusieurs reprises, des chants à la gloire de Juninho ou Govou descendaient des travées de Gerland. Il ne reste malheureusement plus grand-chose de ce Lyon-là, et les mots de Mathieu Valbuena : « on est les seuls responsables », ne vont peut-être pas empêcher Fournier de passer des prochains jours très difficiles. On peut presque parler des prochaines semaines même, puisque le week-end prochain, l’Olympique Lyonnais va devoir aller défier le PSG au Parc des Princes, ce qui s’apparente à une mission impossible. Déjà éliminé de toute compétition européenne avant même leur dernier match contre Valence, la saison va être longue pour le club de Jean-Michel Aulas.