Loyer à UCL : l’histoire sans fin ou de la lumière au bout du tunnel?

Le loyer, sujet délicat sur lequel chaque jeune en sait long: une demande de logements (abordables) à la limite de l’implosion, des baromètres de loyer atteignant chaque année de nouveaux prix records, et en fin de compte des locataires, surtout les étudiants, en galère. Or, en 2015, la quasi-totalité des grandes villes françaises arrivent à une baisse des loyers. Pour la capitale, en particulier, ceci est la toute première fois. On dit que l’on est arrivé à la limite du budget des étudiants dans l’Hexagone. À loyer égal, même les bailleurs parisiens mettent plus de temps à louer que l’année précédente. Qu’en est il donc en ce qui nous concerne ici, habitants de Londres ? Est-ce que la montée permanente des prix locatifs pour les résidences universitaires à Londres et à UCL, pourra changer un jour? A ce sujet, LE JOURNAL était de la partie à une manifestation à UCL, mercredi 18 novembre.
Frazer, étudiant en économie, et Gabi, étudiante en architecture, font partie de la campagne « UCL, Cut the Rent ». Celle-ci vise, dans un premier lieu, à obtenir des compensations pour les anciens résidents de Hawkridge House. Ils ont été perturbés par les rénovations du bâtiment qui ont eu lieu pendant le troisième trimestre de l’année précédente, pendant lequel les résidents ne sont pas arrivés à dormir, à étudier ou, tout simplement, à vivre. En second lieu, à travers cette campagne les activistes recherchent une réduction des loyers pour tous les logements universitaires, visant 40% de moins que les prix actuels. Enfin, ils exigent un mécanisme transparent pour décider des prix des loyers qui ferait directement appel aux étudiants.

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« Les étudiants paient trop cher », expliquent Gabi et Frazer. Depuis cinq ans, le prix nominal des loyers a augmenté jusqu’au point où UCL gagne £16 millions (soit €22,8 millions) par an grâce aux loyers étudiants. Par contre, cet argent n’est pas réinvesti dans l’entretien des logements; ce qui explique sans doute pourquoi des rats ont élu domicile dans nos lieux de vie.

Pourquoi réduire les loyers va-t-il changer quelque chose ? « On les frappe où ça fait mal », répond Angus, étudiant en études européennes. Gabi rajoute : « Si cette stratégie est couronnée de succès, pour une fois, on continuera ce combat. » En effet, les habitants de Campbell House ont reçu une compensation pour des travaux entrepris sur leur bâtiment qui était en aussi mauvais état que Hawkridge House. Les travaux ont eu lieu au cours du deuxième et troisième trimestre 2014/15. A UCL ils ont, finalement, cessé les travaux plus tôt que prévu afin de pacifier les esprits jusqu’à la fin des examens.

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Dans cette campagne, on vise non seulement à réduire le taux des loyers jusqu’à un niveau payable et relatif aux bourses étudiants, mais aussi à lutter pour une éducation nationale gratuite. Les participants affirment que ce n’est pas aux étudiants de payer pour une éducation qui bénéficiera à tout le monde.

Les activistes qui font tourner « UCL, Cut the Rent » sont très positifs en ce qui concerne leurs actions. Elles attirent l’attention et ont le soutien de beaucoup de résidents. « Les réactions sont à 99 pour cent positives », affirme Gabi. Les activistes ont confiance en la capacité des étudiants de se mobiliser actuellement. Ils se considèrent comme prêts à construire un mouvement puissant qui peut vraiment donner de la visibilité, auprès des directeurs de UCL, aux difficultés financières et qualitatives auxquelles les résidents des logements doivent faire face.

Dans les journaux londoniens, des articles ont déjà été lancé comme dans The Evening Standard ainsi que sur Internet dans les blogues de quelques organisations opposées à la politique d’austérité comme la National Campaign Against Fees and Cuts et la Generation Rent.

La prochaine étape pour le cercle d’activistes sera donc de faire pression sur les directeurs à UCL afin qu’ils réparent les résidents de Hawkridge House pour les perturbations graves qu’ils ont vécues. La détermination de ne pas laisser le champ libre est forte. Mais pour que la vieille histoire du loyer étudiant trouve enfin un dénouement heureux, le chemin sera encore long.

Authors: Lulu Shooter & Lucas Schafer


Soutenir :

Petition « UCL, Cut the Rent »: https://www.change.org/p/university-college-london-the-rent-is-too-damn-high?recruiter=429679958&utm_source=share_for_starters&utm_medium=copyLink

Contacter :
“UCL, Cut the Rent”: Pascal, pascal.lh@btinternet.com